LE COUVENT DE SAINT-FRANCOIS
Promenade au bord de l'étang de Saint-François. Circuit des Vieux Châteaux. |
Non loin du Cordon des Druides, caché derrière les frondaisons, le monastère des Cordeliers a gardé son activité spirituelle pendant plus de trois cents ans, de 1440 à 1789. Le site était un havre de sérénité, lové dans l'épaisseur de la forêt, en connivence avec la Nature, comme les asiles de saint François dans les solitudes de La Verna, où il conversait avec la Création.
Le couvent Saint-François dans les années 1930 : à gauche, le pavillon ; au centre
le bâtiment conventuel sur lequel s'appuyait un cloître et au fond, la chapelle.
(Archives municipales de Fougères)
Il faut beaucoup d'imagination aujourd'hui pour se représenter l'importance du couvent de Saint-François : chapelle, cloître, bâtiments monastiques encore visibles vers 1930 ont pratiquement disparu.
Le couvent des Cordeliers a encore servi de prison pendant la première guerre mais son état n'a cessé de se dégrader et on en a fait une ruine livrée au pillage. Toutefois, il reste encore un pavillon d'époque dans lequel se trouve un escalier de pierre du XVIIè. Ce pavillon a donné lieu à une réfection après 1791 et le pignon qui nous fait face a été plusieurs fois remanié. Au bout de l'avenue qui conduit à l'ancien couvent, une petite maison veille encore, sans doute la loge du frère portier.
LA FONDATION FRANCISCAINE
Dès 1440, quelques religieux de l'ordre de saint François d'Assise appelés Cordeliers à la tête desquels se trouve Frère Guillaume Vaurouilllon, érudit et théologien renommé, s'adressent au jeune prince François Ier, fils héritier du duc de Bretagne Jean V et lui demandent l'autorisation d'établir un ermitage dans la forêt. Le prince leur cède un lieu appelé "Pas au Meunier" avec trois journaux de terre (1 ha et demi) et leur accorde la permission de construire une chapelle et des bâtiments à usage d'habitation. Ces premiers religieux venaient sans doute du couvent des Cordeliers de Rennes établi dès 1230.
Le couvent des Cordeliers a encore servi de prison pendant la première guerre mais son état n'a cessé de se dégrader et on en a fait une ruine livrée au pillage. Toutefois, il reste encore un pavillon d'époque dans lequel se trouve un escalier de pierre du XVIIè. Ce pavillon a donné lieu à une réfection après 1791 et le pignon qui nous fait face a été plusieurs fois remanié. Au bout de l'avenue qui conduit à l'ancien couvent, une petite maison veille encore, sans doute la loge du frère portier.
|
Le pavillon,dernier témoin de l'ensemble monastique, ferme de Saint François.(cl.M Hodebert) |
LA FONDATION FRANCISCAINE
Dès 1440, quelques religieux de l'ordre de saint François d'Assise appelés Cordeliers à la tête desquels se trouve Frère Guillaume Vaurouilllon, érudit et théologien renommé, s'adressent au jeune prince François Ier, fils héritier du duc de Bretagne Jean V et lui demandent l'autorisation d'établir un ermitage dans la forêt. Le prince leur cède un lieu appelé "Pas au Meunier" avec trois journaux de terre (1 ha et demi) et leur accorde la permission de construire une chapelle et des bâtiments à usage d'habitation. Ces premiers religieux venaient sans doute du couvent des Cordeliers de Rennes établi dès 1230.
D 'abord simple ermitage, il fut transformé en couvent avec l'autorisation du roi de France Charles VIII octroyée en 1494. La dévotion franciscaine était vive à la cour de Charles VIII et d'Anne de Bretagne : le motif de la cordelière franscaine qui orne le retable de Notre-Dame (fin XVè) dans l'église Saint-Sulpice à Fougères en témoigne.
Les faveurs accordées au couvent par le duc de Bretagne furent confirmées par les rois de France Charles VIII, Henri II, François II, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. François Ier accorda à la communauté une rente de 50 livres ; Louis XIII lui concèda en 1613 sept arpents du marais de Mare-Noire, lui permettant d'y établir un réservoir à poissons, sans doute l'étang actuel, afin de pourvoir à la nourriture des moines pendant les deux carêmes qu'ils devaient observer. L'extrémité de l'actuel étang de Saint-François porte toujours le nom de "Mare-Noire"; ce don impliquait le droit de remettre en état et de faire fonctionner un moulin, aujourd'hui célèbre à un autre titre.
LA CHAPELLE SAINT-GORGON ET L'ORIGINE des ANGEVINES
Rédaction : Marcel Hodebert
Bertrand Guyon
Mise en page: JPG.
Sources:- E Pautrel, Bulletin et mémoires de la Société Archéologique ,Tome LII
-Archives Départementales d'Ille-et -Vilaine.
Le CIRCUIT DES VIEUX CHATEAUX dans la forêt de Fougères ouvre de belles perspectives
sur l'étang de Saint-François et sur le site des Cordeliers. Le plan du circuit est disponible à l'Office du Tourisme et sur le site :Fougères Environnement
Le moulin de Saint-François. Archives municipales, Fougères. |
LA CHAPELLE SAINT-GORGON ET L'ORIGINE des ANGEVINES
Les moines bénéficiaient également des libéralités des particuliers : rentes, franchises, terres et prés, quelques maisons au Bourg-Roger à Fougères qui formaient "l'Ile Saint-Gorgon ". Là se trouvait alors la chapelle Saint-Gorgon (actuelle rue de la Caserne) : on y venait en pélerinage chaque 9 septembre pour guérir de la goutte.
L'affluence était telle le 9 septembre que Guillaume de la Fontaine, petit-fils du fondateur Henri Fauvel, obtint du roi Henri III en 1575 l'autorisation de tenir une foire ce jour-là et les jours suivants : c'est, dit-on, l'origine de la foire de l'Angevine à Fougères.
UNE PETITE COMMUNAUTE
Les Cordeliers n'ont jamais été bien nombreux : ils étaient cinq en 1785 et trois en 1790... D'après les rapports établis en 1790, le couvent ne comportait que huit cellules de religieux ; les autres pièces habitables étaient destinées aux hôtes. Il a compté quelques frères convers, chargés des services domestiques.
La vie des moines était vouée à la prière et à l'étude ; ils desservaient la petite chapelle de l'Hermitage à Chenedé, propriété de l'hôpital Saint-Nicolas et pouvaient prêcher dans les paroisses avoisinantes.
Les dépendances du monastère étaient modestes et la surface exploitée ne dépassait pas celle d'une petite ferme. Les rentes par dons ou testaments pour fondation de messes rentraient difficilement : les héritiers des donateurs étaient parfois mauvais payeurs.
Les ressources de la petite communauté semblent avoir été réduites : les inventaires faits par la municipalité de Landéan en 1790 mentionnent peu de biens, peu d'objets précieux. Le produit de la vente des biens du couvent en 1791, y compris trois têtes de bétail, ne dépassa pas 3000 livres... En avril 1791, le couvent, l'enclos, l'étang, les terres de Saint-François furent adjugés à Julien-Marie Le Harivel.
UN SITE DE LEGENDE...
La crédulité populaire attribuait des richesses immenses à la plupart des monastères : on croyait qu'ils détenaient des trésors cachés.
Dans le pays de Fougères, on racontait qu'une statue de saint François en or massif, de grandeur nature aurait été dissimulée par les moines avant leur expulsion et qu'ils avaient enfoui un trésor près de la chapelle de l'Hermitage...
De quoi faire bondir saint François qui fut l'apôtre de la pauvreté matérielle!D'après certains "on-dit", la fameuse statue en or fut jetée dans l'étang ou enterrée au pied d'un grand sapin. On a toujours aimé les fables... Ce qui est certain, c'est qu'en réalité, sans être dans le besoin, les Cordeliers de la forêt n'étaient pas bien riches. En cela, ils étaient en conformité avec la règle de leur fondateur.
Rédaction : Marcel Hodebert
Mise en page: JPG.
Sources:- E Pautrel, Bulletin et mémoires de la Société Archéologique ,Tome LII
-Archives Départementales d'Ille-et -Vilaine.
Le CIRCUIT DES VIEUX CHATEAUX dans la forêt de Fougères ouvre de belles perspectives
sur l'étang de Saint-François et sur le site des Cordeliers. Le plan du circuit est disponible à l'Office du Tourisme et sur le site :Fougères Environnement