MARIJUAN,
LEPENANT , PEGARD et DELALANDE victimes d’arrestations à Fougères en décembre 1943
Christian Lepenant (Collection familiale). |
Ainsi Christian
Lepenant, né le 30 avril 1925, à Fougères, transporte du matériel de guerre,
dès l’année 1942 : il n’a que 17 ans. Il délivre des faux papiers
d’identité et se fait arrêter par la S.P.A.C. qui traque les communistes, le 2
décembre 1943. Il est alors déporté le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau,
puis à Linz où il est libéré le 5 mai 1945. Ceux qui l’accueillent à son retour le décrivent comme totalement
défiguré et tout blanc.
Collection Mme Lainé |
Louis Marijuan est né le 20 novembre 1924 à Fougères. Ses parents sont domiciliés à la cité Gragiana. Il entre dans le groupe de résistance des F.U.J.P. de Fougères (les jeunes patriotes). Il recrute et forme un groupe dans le secteur. L’interrégion le nomme responsable de l’organisation des groupes paramilitaires des F.U.J.P. de Fougères. Il fabrique aussi des fausses cartes d’identité comme Lepenant et fournit une aide aux réfractaires. Il récupère et transporte des explosifs destinés aux FTP. La Résistance devient armée et vise des actions d’éclat. Louis Marijuan est arrêté par la SPAC, le même jour que Lepenant. Il est incarcéré à la prison Jacques Cartier, à Rennes, puis déporté à Dachau le 2 juillet 1944. Il est le compagnon de détention de Lepenant, après avoir été son camarade de lutte. Il est porté disparu le 6 décembre 1944.
Maurice Pégard est né le
9 mai 1926. Ses activités de Résistant ressemblent à celles de ses camarades,
Lepenant et Marijuan. On n’en sait pas plus le concernant. Il est arrêté, lui
aussi, le 22 décembre 1943 à Fougères. Il est également déporté à Dachau, le 2
juillet 1944, le même jour que ses camarades. Porteur du matricule 77244, il
décède le 1er août 1944.
Joseph Delalande connaît un itinéraire différent de ceux qu’il a côtoyés. Né le 25 juillet 1925 à Carhaix (Finistère), il exerce la profession de chiffonnier avec ses parents. Il en profite pour camoufler et transporter des tracts, des journaux clandestins, et même -une fois- un revolver. Il assure des liaisons et effectue des recrutements. Son entrée en Résistance s’effectue début 1943, il sera toujours impressionné par l’action de Lepenant, Marijuan et Pégard. Il est arrêté par la Milice, le 8 décembre 1943, rue des Fontaines : les miliciens sont accompagnés de leurs chiens agressifs. Celle qui deviendra son épouse en 1946 est témoin de cette arrestation musclée. Joseph Delalande est transféré à Rennes, où il subit des interrogatoires et des coups (des nerfs de bœuf). Il connaît ensuite les prisons de Laval, d’Angers (arrivée le 11 mai 1944) et de Compiègne. Il doit être dirigé sur l’Allemagne. Le train qui achemine les déportés s’arrête à Péronne et se trouve bloqué du 24 au 31 août 1944. Joseph Delalande profite d’une corvée en ville pour s’évader, deux ou trois jours avant la libération de détenus par la Croix Rouge. Un de ses camarades, H. Paris, raconte qu’ils furent réquisitionnés pour la garde des personnes suspectes de collaboration au château de Péronne. La séparation devait s’effectuer une quinzaine de jours après. D’après les souvenirs de la famille Delalande, Joseph séjourna dans des fermes pour y trouver le gîte et la nourriture. Ainsi, au terme de plusieurs mois, il revint à Fougères.
Joseph Delalande ( Collection Catherine Delalande) |
Joseph Delalande connaît un itinéraire différent de ceux qu’il a côtoyés. Né le 25 juillet 1925 à Carhaix (Finistère), il exerce la profession de chiffonnier avec ses parents. Il en profite pour camoufler et transporter des tracts, des journaux clandestins, et même -une fois- un revolver. Il assure des liaisons et effectue des recrutements. Son entrée en Résistance s’effectue début 1943, il sera toujours impressionné par l’action de Lepenant, Marijuan et Pégard. Il est arrêté par la Milice, le 8 décembre 1943, rue des Fontaines : les miliciens sont accompagnés de leurs chiens agressifs. Celle qui deviendra son épouse en 1946 est témoin de cette arrestation musclée. Joseph Delalande est transféré à Rennes, où il subit des interrogatoires et des coups (des nerfs de bœuf). Il connaît ensuite les prisons de Laval, d’Angers (arrivée le 11 mai 1944) et de Compiègne. Il doit être dirigé sur l’Allemagne. Le train qui achemine les déportés s’arrête à Péronne et se trouve bloqué du 24 au 31 août 1944. Joseph Delalande profite d’une corvée en ville pour s’évader, deux ou trois jours avant la libération de détenus par la Croix Rouge. Un de ses camarades, H. Paris, raconte qu’ils furent réquisitionnés pour la garde des personnes suspectes de collaboration au château de Péronne. La séparation devait s’effectuer une quinzaine de jours après. D’après les souvenirs de la famille Delalande, Joseph séjourna dans des fermes pour y trouver le gîte et la nourriture. Ainsi, au terme de plusieurs mois, il revint à Fougères.
Toujours selon la
famille, certes il reçut les croix de combattant, d’interné et d’engagé
volontaire, il resta cependant modeste et son courage devait être salué par
Louis Pétri. Il se souvint de
l’expérience concentrationnaire de ses camarades, lui qui eut la chance et
l’audace de pouvoir s’évader.
Le tableau de la Résistance
du second semestre 1943 serait incomplet sans l’évocation des Fontaine, Jules
et Roger, son fils. Ils accomplirent un haut fait de Résistance à Fougères,
l’attentat contre la Feldgendarmerie, le 14 juillet 1943. La grenade lancée tua
un officier allemand et provoqua une bonne dizaine de blessés.
Ce contexte d’actions contre les lignes de chemin de fer (Rennes-Vitré, Fougères-Pontorson) et les pylônes à haute tension montre que la Résistance est devenue très organisée. Les deux Fontaine sont arrêtés le 29 novembre 1943, emprisonnés à Rennes, puis fusillés à la prison de Fresnes, le 24 juin 1944. Roger Fontaine est l’une des figures qui a le plus marqué Joseph Delalande, avec Lepenant, Marijuan et Pégard.
Roger Fontaine |
Ce contexte d’actions contre les lignes de chemin de fer (Rennes-Vitré, Fougères-Pontorson) et les pylônes à haute tension montre que la Résistance est devenue très organisée. Les deux Fontaine sont arrêtés le 29 novembre 1943, emprisonnés à Rennes, puis fusillés à la prison de Fresnes, le 24 juin 1944. Roger Fontaine est l’une des figures qui a le plus marqué Joseph Delalande, avec Lepenant, Marijuan et Pégard.
Daniel Heudré