lundi 19 novembre 2012

JULIEN MAUNOIR à FOUGERES et à LA CHAPELLE -JANSON


 Julien Maunoir prêche la mission
 à Fougères (1662 et 1666 )
 et à La Chapelle- Janson (1661)

Eglise  St-Léonard et chapelle St-Nicolas, gravure XIXe,
 Médiathèque Fougères-Communauté.D.R.

 
      Lorsque le Père Maunoir arrive au Pays de Fougères, la foi semble bien fragilisée, les structures sociales et religieuses ont été mises à mal par les terribles épidémies de peste. L’ignorance et l’indifférence religieuse se sont étendues.

       Comme on l'a vu précédemment, les missions suscitaient des affluences inimaginables aujourd’hui. En 1662, lorsque le Père Maunoir prêche sa mission à Fougères, plus de 40 paroisses viennent en procession, les maisons et les places étant pleines, il faut "camper" ,dans les champs. Le Père Boschet, auteur d'une biographie de Julien Maunoir (1697) écrit: " L'ardeur de se confesser  et de communier pour gagner l'indulgence était telle que plusieurs attendirent deux jours et deux nuits au confessionnal sans prendre de nourriture."  Cet entassement de population causait parfois des maladies graves, ce fut ainsi que « deux des missionnaires du Père Maunoir furent emportés par la fièvre après la mission de Fougères »…morts de la fièvre ou  d’épuisement.
 L'ouvrage du Père Boschet est accessible en cliquant sur ce lien:
    (Mission de Fougères p.244-245)
http://books.google.fr/books?id=nXzN4Kj7zNYC&pg=PA221&lpg=PA221&dq=tr%C3%A9guier+maunoir&source=bl&ots=o6HMAyYOKF&sig=QE5bqKPwqXPE77D9Tp9Jmwpd_bo&hl=fr&sa=X&ei=7e6cUIndIa_I0AW04YGoBg&sqi=2&ved=0CFYQ6AEwBw#v=onepage&q&f=false



 Eglise de la Chapelle-Janson.( cl. M Hodebert)



 
 LA CHAPELLE-JANSON



 
 



 





 
       En 1661, après  les visites de la prison et de l'hôpital de Rennes, Julien Maunoir arrive dans la paroisse de la Chapelle-Janson. Le Père Séjourné, autre biographe de Julien Maunoir(1895), écrit qu’à la Chapelle-Janson, on n’avait pas fait le catéchisme depuis 14 ans lorsque le prédicateur vint y prêcher une mission qui dura cinq semaines.

      A l’époque, sévissait dans la région une secte satanique appelée par les missionnaires les « Iniquités de la Montagne(1) » ; ce culte voué aux forces occultes, mêlé de sorcellerie, se pratiquait dans des réunions nocturnes au cours desquelles le mystère des mauvais sorts attisait les passions.
       De son passage à La Chapelle-Janson, le Père Maunoir lui-même, rapporta, dans un récit assez fantastique, une scène qu’il aurait vécue dans cette paroisse, constatant avec tristesse que « là aussi la secte infernale comptait de nombreux affiliés ». C’est ainsi qu’un petit pâtre de 12 ans qui accompagnait des voisins, fut surpris par la nuit. Arrivés à l’entrée de la forêt, ils y trouvèrent rassemblée une quantité de gens de toutes conditions. Au milieu d’eux siégeait une sorte de trône sur lequel était assis un personnage hideux qui lui demanda de l’adorer. Le pâtre s’y refuse, un inconnu  tire un pistolet de sa poche et l'en menace. Il fait le signe de la croix et la scène s’évanouit. Le lendemain, le petit berger gardait son troupeau lorsqu’un enfant d’une grande beauté descendit du ciel sous ses yeux et le félicita pour sa conduite de la veille... 
          Cette mission  est rappelée dans la belle église de La Chapelle-Janson par une fresque peinte par l'artiste Louis Garin en 1959.




Prédication du Bienheureux Julien Maunoir en la paroisse de La Chapelle-Janson
 Mission de 1661. Fresque de L.Garin (1888-1959 ).L'étendard qu'il brandit
 représente saint Michel  terrassant le démon, l'un de ses sujets favoris.
 

      Julien Maunoir revient prêcher dans son pays à St-Georges-de-Reintembault et à Fougères en 1666  et pour la quatrième fois  à St-Georges en 1681.  Il s'éteint à l'âge de 77 ans le 28 janvier1683, alors qu'il préparait la mission de Plévin (Côtes d'Armor) où il repose.
        Depuis trois cents ans, on se recueille sur la dalle qui marque l'emplacement de son tombeau  près du choeur dans l'église de Plévin et on invoque la statue de l'apôtre en prière.



Mort du Père Maunoir, atelier G. Léglise, 1926.


       Dès 1687, les Etats de Bretagne, réunis à Vitré, demandent aux  évêques bretons d'instruire le procès de béatification de Julien Maunoir, procès longtemps différé ; la cause  n'est retenue par Rome qu'en 1875. La béatification  est enfin proclamée par Pie XII  en 1951 et solennellement fêtée  en Bretagne .




Eglise de St-Georges-de-Reintembault, Vitrail de la chapelle du
 Père Maunoir, XXe.Sur l'autel se dresse la statue du prédicateur.

 
 Texte: Marcel Hodebert
Clichés : Jean-Paul Gallais.

DR




(I) Iniquités de la Montagne: expression empruntée à Bède le Vénérable désignant les oeuvres du      démon in Séjourné X-A, Histoire du vénérable serviteur de Dieu, Julien Maunoir, chapitre XVIII, Oudin, 1895.


 
 
 
 
 
 
 

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